Citation de Anne Barratin

Méfie-toi de l'homme qui est toujours de mauvaise humeur, il n'a sûrement pas une bonne conscience.

Toute la pourpre des Césars, tout l'encens des renommées, tout le char des plaisirs, tout le cliquetis des joies ne valent pas une conscience pure.

Le calme de la conscience n'est comparable à aucun autre calme : le ciel s'y reflète.

Nous devons à l'opinion tout ce que notre conscience lui accorde, pas plus que cela.

Pourquoi craint-on sa conscience ? Parce que c'est un créancier.

Une femme qui aime saura longtemps attendre, longtemps espérer, longtemps croire, longtemps souffrir, sans pouvoir se persuader qu'elle est soumise à l'abandon.

L'heure des choses en fait l'importance : voyez l'abandon, voyez le veuvage, à trente ou à cinquante ans.

Il n'est pas de grand cœur sans abandon, ni de grand caractère sans retenue.

L'heure des choses en fait l'importance : voyez l'abandon, voyez le veuvage, à trente ou à cinquante ans.

Le bien-être est comme l'usurier, il élève facilement ses prétentions.

L'inexact est un égoïste qui fait passer son petit bien-être avant les convenances d'autrui.

Deux choses à bien soigner pour être heureux : la conscience et le capital.

Le bien-être éloigne la vieillesse, ou la rend moins hideuse.

Que de sagesse il y a dans une douce tristesse !

Une jolie tristesse, dit-on ; c'est, je suppose, celle qui sait rester douce, dont les yeux sont bons, dont l'attitude est humble, dont le geste est douloureux sans être amer, qui ose regarder le bonheur des autres et lui sourire.

Pour être sympathique, la tristesse doit avoir abdiqué toute colère.

Une tristesse non définie, c'est souvent de l'amour qui cherche.

Le temps s'en va sans regrets, il ne s'en va jamais seul.

Les regrets de l'amour peuvent durer jusqu'au nouvel amour.

On a le regret bien plus long que n'a été le désir.

Les regrets marchent en procession avec leurs cierges.

Que de regrets donne le mensonge passager à celui qui n'a pas l'habitude de mentir !

Les regrets, comme les indiscrets, fouillent partout.

Il ne faut qu'un regret pour nous ouvrir le ciel.

Même si elle s'est trompée d'adresse, une bonne action ne doit pas donner de regrets.

Il faut quelquefois une absence pour nous faire apprécier ce que nous avions au logis.

Y a-t-il des présences aussi douces que certaines absences ?

L'admiration de l'homme n'est pas celle de la femme ; le beau a besoin de l'une et de l'autre.

Chez les ignorants, l'admiration est contagieuse : sans la comprendre ils la subissent.

Il est difficile d'être sobre en admiration.

Comme l'admiration nous conserve jeunes !

On oublie aisément les malheureux quand on est dans l'abondance.

Dans l'absence des grandes choses, les petites le deviennent.

Un tête-à-tête permanent avec Dieu serait accablant ; il faut à l'amour un peu d'absence.

Ce petit monde ne vit que de tripotages, de corruption et d'abus de pouvoir.

À soixante ans, fais tes paquets ; À soixante-dix, ficelle ; À quatre-vingts, enregistre tes bagages.

Un anniversaire qu'on fête ressemble à un inventaire qu'on ouvre.

Si les marins sont aussi heureux chaque fois qu'ils reprennent la mer, c'est parce qu'ils ont une femme dans chaque port.

Si tu veux que ta tendresse dure, sache pourquoi tu aimes.

La sérénité des vieux est un enseignement pour les jeunes.