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Les plus belles années d'une vie sont celles qu'on ne connaît pas, qui arrivent, qu'on va vivre, pendant lesquelles on subira des métamorphoses dont on n'a pas idée, jusqu'à la grande métamorphose finale, aussi intéressante et désirable que les autres.
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Deux caractéristiques de la vieillesse actuelle : Le ridicule et la détresse. Le ridicule tient du travesti, la détresse de l'abandon.
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L'extrême confort rend l'existence charmante, non pas à cause des commodités qu'il procure, mais à cause du bien-être métaphysique que l'on ne manque jamais d'éprouver quand on oublie qu'on est un morceau de matière.
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Les gens à qui tout réussit sont souvent déconcertés et lâches dans l'adversité. Leur coeur n'est pas fait pour l'échec.
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Aucune langue n'est assez belle pour Dieu. Le silence est la seule langue possible pour parler à Dieu. Dieu sait tout, voit tout. Il lit au fond de moi mieux que moi-même.
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Aucune langue n'est assez belle pour Dieu. Le silence est la seule langue possible pour parler à Dieu. Dieu sait tout, voit tout. Il lit au fond de moi mieux que moi-même.
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Faire parler un homme politique sur ses projets et son programme, c'est comme demander à un garçon de restaurant si le menu est bon.
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Il faut vivre vieux, et même très vieux, et même excessivement vieux. Ainsi on a eu le plaisir, au fil des années, d'enterrer les gens qui se moquent de vous.
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Je vois autant de vieillards révoltés contre la vieillesse que de jeunes gens révoltés contre la société.
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Dans mon enfance, les vieilles barbes disaient : gouverner, c'est prévoir. Ce n'est pas l'avis des jeunes barbes actuelles dont la spécialité est de construire des maisons sur les sites à avalanches, sous prétexte que la vue est plus belle.
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La jeunesse a une patience infinie, et d'autant plus méritoire que le temps, pour elle, se traîne avec une lenteur désespérante.
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Combien de femmes a-t-on désirées, qu'on n'a pas eues et qui, huit jours après, vous ennuyaient autant que si on avait couché avec elles !
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Huit crimes passionnels sur dix sont commis par des hommes, ce qui montre avec clarté que les femmes leur en font voir de toutes les couleurs.
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Les parents d'aujourd'hui veulent être aimés de leurs enfants. Cette erreur les entraîne à toutes sortes de faiblesses et de facilités.
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Etre philosophe aujourd'hui n'est même plus drôle : on a trop de motifs de rire, on ne sait plus où donner de la tête.
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L'amour m'a appris à partager la tristesse d'un autre, moi qui n'avais jamais éprouvé que des tristesses spirituelles et qui considérais qu'être triste, c'est perdre son temps.
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Les alentours de la trentaine, c'est un âge critique, pour un homme, celui où l'on fait les grosses bêtises, ou plutôt l'âge où les bêtises que l'on fait commencent à être irrémédiables.
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L'absence est un acide qui mange les nuances. Une personne qu'on a aimée et dont on est séparé pendant quelques années se simplifie, se décolore, se schématise ; bref, elle devient une caricature. Oubli et calomnie, c'est presque pareil.
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Dans mon enfance, les vieilles barbes disaient : gouverner, c'est prévoir. Ce n'est pas l'avis des jeunes barbes actuelles dont la spécialité est de construire des maisons sur les sites à avalanches, sous prétexte que la vue est plus belle.
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Les gens qui couchent les uns avec les autres, je les trouve dans l'ensemble très bornés et en bonne voie pour devenir complètement abrutis. Vu qu'un homme ne dispose que d'une quantité limitée d'énergie et que, s'il la gaspille à faire l'amour, il n'en reste plus pour penser ou créer.
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J'ai horreur des vieux abrutis ayant des sourcils comme du fil de fer barbelé et à qui cela donne un air solennel.
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