Citation de René Char

La lucidité est la blessure la plus proche du soleil.

S'il n'y avait pas l'étanchéité de l'ennui, le coeur s'arrêterait de battre.

Avec ceux que nous aimons, nous avons cessé de parler, et ce n'est pas le silence.

A tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide, mais le couvert reste mis.

Je ne puis être et ne veux vivre que dans l'espace et dans la liberté de mon amour.

Il n'y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l'accomplit.

L'homme fut sûrement le voeu le plus fou des ténèbres ; c'est pourquoi nous sommes ténébreux, envieux et fous sous le puissant soleil.

Si l'homme parfois ne fermait pas souverainement les yeux, il finirait par ne plus voir ce qui vaut d'être regardé.

Les yeux seuls sont encore capables de pousser un cri.

Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir.

Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.

Le poète meurt de l'inspiration comme le vieillard de la vieillesse. La mort est au poète ce que le point final est au manuscrit.

Imite le moins possible les hommes dans leur énigmatique maladie de faire les noeuds.

L'acquiescement éclaire le visage. Le refus lui donne la beauté.

Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté.

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.

La parole soulève plus de terre que le fossoyeur ne le peut.

La terre qui reçoit la graine est triste. La graine qui va tout risquer est heureuse.

On ne peut pas commencer un poème sans une parcelle d'erreur sur soi et sur le monde, sans une paille d'innocence aux premiers mots.

Nous sommes écartelés entre l'avidité de connaître et le désespoir d'avoir connu. L'aiguillon ne renonce pas à sa cuisson et nous à notre espoir.

Un homme sans défauts est une montagne sans crevasses. Il ne m'intéresse pas.

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront.

La poésie vit d'insomnie perpétuelle.

La poésie vit d'insomnie perpétuelle.

L'absence du bonheur est un poison lent qui tue.

Il faut souffler sur quelques lueurs pour faire de la bonne lumière.

L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant.

L’impossible nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne.

L‘art de vivre consiste à garder intact le sentiment de vie et à ne jamais déserter le point d‘émerveillement et de sidération qui seul permet à l‘âme de voir.