Citation de Philippe Bouvard

Caviar : Un pouvoir d'achat limité est le seul rempart contre les indigestions provoquées par cet aliment.

L'achat en viager commence à être immoral le jour où l'on estime que le crédirentier abuse de son espérance de vie.

Le pouvoir d'achat est le principal ennemi de l'épargne puisqu'il sous-entend qu'on va dépenser tout ce qu'on a gagné.

Le pouvoir d'achat ne sera satisfaisant que quand il ne sera plus indispensable d'acheter un bien pour en disposer.

La femme dépensière est généralement fidèle car, très occupée par ses achats compulsifs, elle n'a le temps de tromper son mari qu'avec des commerçants.

Les commerçants devraient pouvoir porter le deuil de leurs clients puisque, à chaque décès, on enterre aussi un pouvoir d'achat.

Un pouvoir d'achat limité est le seul rempart contre les dépenses inutiles.

L'achat à tempérament ne convient qu'à ceux qui n'en ont pas.

J'ai peur que l'Etat dépense moins bien mon argent que je ne le ferais.

Avec le tabac et l'alcool, l'administration est la plus grande blanchisseuse d'argent sale de notre époque.

Le vrai responsable d'un mensonge n'est pas celui qui le commet, mais celui auquel on le destine parce qu'on sait qu'il ne supporte pas la vérité.

La fête de la musique est une grande réussite puisqu'elle garantit trois cent soixante-quatre jours de silence par an.

Nous vivons dans un monde où l'échec des autres devient plus important que notre propre réussite.

L'argent est un raccourci de la réussite, et les raccourcis - c'est connu - éliminent tous les détails embarrassants.

La réussite, c'est d'abord et surtout d'être au travail quand les autres vont à la pêche.

Sur ma tombe, je souhaiterais qu'on inscrive seulement : "Il y est passé comme les autres".

Dans le vocabulaire syndicaliste, on ne passe à l'action qu'en cessant toute activité.

Les prostituées sont des femmes qui ne demandent pas qu'on les invite à dîner avant de passer à un autre genre d'exercice.

Puisque la superficie de la mer est supérieure à celle de la terre, pourquoi y a-t-il davantage de jardiniers que de marins ?

Dieu a créé la mer pour mettre l'infini à la portée des beaufs.

Les vagues sont peu de choses au regard de l'océan.

Je soupçonne la mer de détester les beaufs qui, après l'avoir lutinée quelques instants et se croyant autorisés à la traiter comme une fille facile, affirment : Elle est bonne !

La pleine mer est le théâtre des naufrages.

Ados, graines d‘hommes et de femmes dont on espère améliorer la pousse en les arrosant de reproches.

Compte tenu du nombre d’actes et de propos prohibés par les lois accumulées, on gagnerait du temps et on économiserait du papier en n’affichant plus que ce qui est permis.

La culture, il faut l’avoir sous la main quand on ne l’a pas dans la tête.

La culture sert d’abord et surtout à en savoir plus que son prochain et à ne pas le laisser l’ignorer.

On appelle culture l’apprentissage sans vérification des idées reçues accumulées par les générations précédentes.

Preuve qu’on peut tout acheter sauf la culture, elle est le seul luxe de certains pauvres. Et, pour les nouveaux riches, elle dépasse rarement l’épaisseur d’un vernis.

On parle souvent de culture générationnelle. On a tort. Je tire mon chapeau à Internet qui est né soixante-cinq ans après ma naissance et qui en connaît un milliard de fois plus que moi.

Une ambition à satisfaire est moins puissante qu’un vice à entretenir.

Le talent consiste à dire les mêmes bêtises que les autres, mais plus élégamment.

Rien ne me fait douter davantage de la fameuse égalité des chances que l’héritage.

Pour être admirable, la famille devrait être désintéressée.

Ceux qui dénoncent nos mauvaises habitudes en ont généralement de plus détestables encore.

Remords : réveil tardif de la conscience. À ne pas confondre avec regret.

À partir de soixante-dix ans, l’examen de conscience remplace avantageusement le jogging. On s’essouffle moins à courir après sa vérité que derrière sa jeunesse.

On n’a pas l’âge que donne l’état civil, mais celui qu’accordent les contemporains.

Bourgeois : contemporain borné d’un côté par son compte en banque et de l’autre par ses inhibitions.

On appelle ”mauvaise foi » les convictions d’autrui qu’on ne partage pas.